Enlèvements et massacre à Gumsuri
Dimanche 14 décembre, des hommes armés ont enlevé au moins 185 femmes et enfants, et tué 32 personnes lors d’un raid dans le village isolé de Gumsuri dans le nord-est du Nigéria, ont rapporté des fonctionnaires et des résidents.
Les informations et les détails de l’attaque ont mis quatre jours à être révélés en raison d’un manque de moyens de communication. Gumsuri est à environ70km de Maiduguri, la capitale de l’Etat, mais les survivants ont dû faire des centaines de kilomètres, pour éviter les zones contrôlées par les djihadistes, afin d’atteindre la ville ettémoigner des horreurs dont ils avaient été témoins.
Depuis un an, des insurgés ont tenté plusieurs fois d’attaquer Gumsuri mais ont été stoppés par les jeunes résistants du village. Mais ce groupe d’autodéfense, qui a protégé ce lieu des précédentes attaques, a été neutralisés par les assaillants ce dimanche. Des hommes armés en camionnettes ont attaqué le village. « Les militants ont pris d’assaut le village à partir de deux directions », a dit un résident de Gumsuri Umar Ari, qui a accompli un périple de quatre jours pour atteindre Maiduguri. Un fonctionnaire local a ajouté : « Les insurgés ont pris d’assaut le village dans un convoi de véhicules avec des cocktails Molotov et des armes lourdes».
« Ils ont réuni les femmes et les enfants et les ont emmenés dans des camionnettes après avoir brûlé la plupart des maisons du village avec des cocktails Molotov », a informé un autre fonctionnaire local du gouvernement, sous anonymat de peur de représailles. Ils ont ratissé la zone du marché, ont mis le feu aux magasins et à plus de 50 maisons. « Après avoir tué nos jeunes, les insurgés ont emmené nos épouses et nos filles », a dit Mukhtar Buba, qui a fui Gumsuri pour Maiduguri. « Ils ont détruit à peu près la moitié du village et emmené 185 femmes, filles et garçons », a ajouté Ari. « Nous avons tout perdu dans l’attaque. J’ai fui avec seulement les habits que j’ai sur moi », a précisé Kalli.
Gumsuri est situé sur la route qui mène à Chibok, où Boko Haram a enlevé, en avril dernier, plus de 200 filles dans une école. C’est encore un enlèvement à grande échelle, l’un des pires depuis que les filles de Chibok ont été prises.Aucun groupe n’a revendiqué cette attaque mais des fonctionnaires ont accusé les militants de Boko Haram. Il n’y a pas eu de commentaire de la part des militaires ou du gouvernement pour le moment.
Des centaines d’habitants de Gumsuri continuent d’affluer à Maiduguri, qui a des difficultés à accueillir les milliers de personnes fuyant les villes et villages assaillis par Boko Haram.
Line 22/12/2014
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